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VENUS, LA PLANETE MYSTERIEUSE

Un défi facile à relever : voir Vénus en plein jour
Les meilleurs moments pour observer Vénus
Vénus et la mécanique céleste
Photographier Vénus
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Lundi 1er décembre 2008 : La Lune éclipse Vénus
- 01-12-2008 La Lune éclipse Vénus : le reportage complet...
Lundi 18 juin 2007 : Vénus éclipsée en plein jour par la Lune
L'apparition de Vénus au printemps 2004
Mardi 8 juin 2004 : Passage de Vénus devant le Soleil
- Observer sans risque le passage de Vénus devant le Soleil
- Les dix bêtises à ne pas faire lorsque vous observez le Soleil
- Photographier le passage de Vénus devant le Soleil
- Le best of du transit de Vénus : A Fécamp | Dans le monde | Le reportage
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8 juin 2004 : calculez vous-même la distance Terre-Soleil
Le calcul de la distance Terre-Soleil par Edmund Halley
Comment les astromômes de Toussaint ont mesuré la distance Terre-Soleil
Petite histoire des passages de Vénus devant le Soleil
Edmund Halley et le naufrage de la marine anglaise
La triste aventure du Sieur Le Gentil
Mouchez chez les manchots
Vénus chez les Mayas
Vénus : bienvenue en enfer !

Cliquez pour agrandir! Pour découvrir la Vénus de Milo au télescope, découverte récemment lors de fouilles archéologiques à Toussaint.

PETITE HISTOIRE DES PASSAGES DE VENUS
DEVANT LE SOLEIL

Si la rareté des passages de Vénus devant le Soleil nous rappelle la difficulté des calculs astronomiques à mener pour prédire les phénomènes célestes, elle nous fait également plonger dans l'histoire des sciences

En effet, c'est grâce aux mesures effectuées au XVIII° siècle, lors des transits de Vénus, qu'a pu être établie la distance qui sépare le Soleil et la Terre. Pour réussir leurs mesures, les astronomes de l'époque n'ont pas hésité à se rendre au bout de la Terre, lors de périlleuses expéditions où plusieurs ont laissé leur peau. Mais pourquoi ces aventureux astronomes du siècle des lumières sont-ils allés aussi si loin alors que le phénomène est visible sans risque depuis Paris ? C'est que la politique n'était jamais bien loin...

Les premières observations de passages de planètes devant le Soleil

Tout commence au XVII° siècle lorsque, en découvrant les lois qui régissent les mouvements des planètes, l'astronome Johannes Kepler permit les premières estimations à peu près fiables des dimensions du système solaire. Le problème, c'est que les lois de Képler ne permettaient de connaître que les proportions du système solaire : savoir que Jupiter est 5,203 fois plus éloignée du Soleil que ne l'est la Terre, que Saturne en est 9,555 fois plus éloignée, et qu'à l'inverse, Vénus n'est séparée du Soleil que par 0,723 fois la distance Terre-Soleil, tout celà faisait une belle jambe aux astronomes qui ignoraient tout de la valeur exacte de la distance Terre-Soleil...

En publiant en 1627 ses Tables Rudolphines, Képler était cependant parvenu à prédire que la planète Mercure passerait devant le Soleil le 7 novembre 1631, suivie du passage de Vénus le 7 décembre 1631. Malheureusement, Képler devait mourir un an avant... L'astronome français Pierre Gassendi reprit le flambeau et eut la chance de voir le passage de Mercure devant le Soleil, apportant ainsi une preuve indiscutable de la qualité des prévisions de Képler... sans pour autant répondre à la question : combien y a-t'il de kilomètres entre nous et le Soleil ?

A la suite de Gassendi, un jeune pasteur anglais, Jérémiah Horrocks (nom qui nous a ouvert la voie à quelques calembours lamentables et moralement indéfendables), reprit les calculs de Képler, les affina et découvrit qu'un nouveau passage de Vénus allait avoir lieu le 4 décembre 1639. Avec son ami William Crabtree, ils observèrent le phénomène.

Plusieurs astronomes commencèrent alors à entrevoir la possibilité de calculer la distance Terre-Soleil en profitant des passages des planètes devant notre étoile pour calculer la parallaxe solaire, ainsi que l'avaient déjà entrevu les Grecs dans l'Antiquité. Plusieurs tentatives de calcul de cette parallaxe avaient déjà été entrepris mais avec des valeurs très différentes, sources d'énormes d'erreurs dans l'estimation de la distance Terre-Soleil

Auteurs Valeur de la distance Terre-Soleil Valeur de la parallaxe Distance Terre-Soleil correspondante en km
Anaximandre ~54 rayons terrestres
~1,06°
~344 000
Eudoxe 9 fois la distance Terre-Lune
-
~3 450 000
Aristarque de Samos 18 à 20 fois la distance Terre-Lune
soit environ 360 rayons terrestre
~9,5'
~7 300 000
Hipparque 2490 rayons terrestres
~1,4'
~15 860 000
Posidonius 13090 rayons terrestres
~15,8"
~83 380 000
Ptolémée 1210 rayons terrestres
~2,8'
~7 708 000
Copernic 1500 rayons terrestres
~2,4'
~9 555 000
Kepler -
inférieure à 1'
<21 790 000
J. D. Cassini -
9.5"
137 600 000
Flamsteed -
10"
130 715 000
Picard -
20"
65 357 000

Après les observations de Crabtree et Horrocks, Vénus sembla être la meilleure candidate pour réussir la mesure de la parallaxe solaire. Mais faute de moyens financiers, ces projets restèrent à l'état d'ébauche... jusqu'au naufrage de d'une bonne partie de la flotte anglaise en 1707.

LE ROLE DECISIF D'EDMUND HALLEY... ET D'UN NAUFRAGE

En 1707, une flotte de la Royal Navy fait naufrage sur les îles Scilly au large de l'Angleterre, à la suite d'une erreur de navigation, entraînant la noyade de 2000 marins.

Cette catastrophe met en évidence la médiocrité des cartes de l'époque. Sa Très Gracieuse Majesté comprend alors qu'une nation qui souhaite contrôler les mers et le trafic maritime mondial doit impérativement disposer de cartes fiables. L'enjeu est énorme : le commerce avec les Indes Orientales rapporte alors autant de richesses à l'Europe que n'en a apporté tout l'or pillé par les conquistadors espagnols aux Amériques. Or, les seules méthode de mesure précises de cartographie sont celles qui sont effectuées à partir du relevé de la position des étoiles dans le ciel. En 1714, le Parlement anglais vote le "longitud Act" qui promet une récompense de 20 000 livres à celui qui parviendra à inventer une méthode sûre de calcul de la longitude. Un "Conseil de la Longitude" est mis sur pied, sous la houlette de Newton en personne

C'est dans ce contexte effervescent que Edmund Halley publie en 1716 un article retentissant concernant la mesure de la parallaxe solaire grâce au transit de Vénus devant le Soleil, prévu en 1761. Pour ce faire, Halley propose de remplacer les mesures angulaires, peu précises, par un chronométrage des déplacements de Vénus devant le disque solaire, observés simultanément par deux équipes d'astronomes séparées par plusieurs milliers de kilomètres. Agé de 60 ans déjà, Halley ne peut que s'en remettre aux futures générations : "Je recommande donc encore et encore à ces astronomes curieux qui, quand je serai mort, auront l'opportunité d'observer ces choses, qu'ils se rappellent mon avertissement, et s'appliquent aussi diligemment, autant qu'ils le peuvent, à l'exécution de cette observation; je leur souhaite sincèrement tout le succès imaginable; et qu'ils acquièrent une renommée et une gloire éternelle pour avoir établi avec la plus grande précision les ampleurs des orbites planétaires".

Après la mort d'Edmund Halley, en 1742, c'est son ami, l'astronome et mathématicien français Joseph-Nicolas Delisle qui reprend le flambeau, perfectionne la méthode de calcul et publie la mappemonde des meilleurs endroits pour observer le transit de 1761.

La méthode de Delisle nécessite simplement que soit chronométré l'instant précis de l'entrée ou bien de la sortie de Vénus sur le disque solaire. Il n'est plus nécessaire d'obtenir la trace de tout le passage deVénus sur le Soleil. Un seul impératif pour que la méthode de Delisle fonctionne correctement : connaître avec précision la position de chaque équipe d'observateur (d'où l'extrême importance d'une détermination fiable de la longitude et de la latitude).

Vénus et la Terre sur leurs orbites : l'observateur A voit l'entrée de Vénus à l'instant C, l'observateur B la voit à l'instant D

LA TRISTE AVENTURE DU SIEUR GUILLAUME LE GENTIL DE LA GALAISIERE

Profitons de l'occasion pour rappeler la triste aventure de l'astronome français Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière (1725-1792), désigné par l'Académie française des Sciences pour aller observer le passage de 1761 de Vénus devant le Soleil, depuis la station de Pondichéry en Inde, sur la côte du Golfe du Bengale. Le Gentil ne put jamais aborder à Pondichéry en raison de la Guerre de Sept Ans : lorsque son bateau arriva devant Pondichéry, la place forte venait juste de tomber aux mains des Anglais (Guerre de Sept Ans). Obligé de rebrousser chemin en direction de l'Ile Maurice, Le Gentil dût se contenter d'observer le transit de Vénus depuis le pont de son navire, où le tangage l'empêcha de réaliser la moindre mesure. Soyons justes : les astronomes anglais n'eurent pas beaucoup plus de chance. L'expédition des astronomes Mason et Dixon subit une canonnade de la part de la marine français, et y perdit 11 morts et 37 blessés...

Revenu se réfugier à l'Ile Maurice, Le Gentil décida d'y attendre le passage suivant de Vénus, en 1769, soit 8 ans plus tard ... Mais hélas, lorsqu'il revint à Pondichéry, rendue entretemps à la France par le Traité de Paris de 1763, il manqua à nouveau l'observation de ce second transit de Vénus par l'effet d'un malencontreux nuage isolé !!! Ses déboires n'étaient pas terminés car, lorsqu'il rentra en France en 1771, retardé par plusieurs tempêtes et quelques attaques de pirates, on ne l'attendait plus et ses héritiers s'étaient déjà partagés tous ses biens ... tout le monde le croyant mort, son poste à l'Académie Française avait été réattribué à un nouvel académicien ...

MOUCHEZ CHEZ LES MANCHOTS

Après l'échec de Le Gentil à Pondichéry, lors des transits de 1761 et 1769, les principales puissances européennes décident de "mettre le paquet " à l'occasion du transit de 1874. Dès 1857, les astronomes anglais planifient leur campagne d'observations. En France, la guerre avec l'Allemagne en 1871, la chute du second Empire puis l'insurrection de la Commune de Paris font passer à l'arrière-plan le passage de Vénus devant le Soleil. Mais Victor Duruy, le ministre de l'Instruction Publique, décide de reprendre les choses en main et déclare : "La dernière guerre a été une affaire de mécanique : la masse multipliée par la vitesse. Et si les Autrichiens avaient déjà été vaincus à Sadowa par les instituteurs prussiens, nous l'avons été, nous, par les chimistes et les physiciens de Krupp, par les mathématiciens et les géographes de De Moltke... Notre juste haine contre la Prusse est donc d'accord avec la nécessité de la civilisation. Pour la revanche, il faut des canons et des idées". Le décor politique et militaire étant ainsi planté, l'astronome Hervé Faye pose la question lors d'une réunion de l'Académie Française : "Dans quelques mois, les astronomes de tous les pays vont se disséminer sur le globe terrestre en deux rangées immenses d'observateurs, une rangée sur chaque hémisphère, pour observer tous à la fois et à la même heure, mais des poinst les plus divers, la planète Vénus sur le Soleil. Quel rôle la France pourra-t'elle prendre dans ce grand effort de toutes les nations ?" Lors de la même réunion, le chimiste Jean-Baptiste Dumas enfonce le clou : "Le moment serait mal choisi pour laisser la France en dehors de ce grand concours scientifique où les nations civilisées s'apprêtent à se mesurer". La décision est prise : la France participera à la campagne d'observation du passage de Vénus devant le Soleil. 425 000 francs y seront consacrés, somme énorme pour l'époque.

Pour sa part, la France décide alors de multiplier ses chances de réussite en envoyant 6 missions : 3 dans l'hémisphère Nord et 3 dans l'hémisphère Sud. Ces trois missions mirent donc le cap sur Nouméa, sur l'île Campbell et l'île Saint Paul, située non loin des Kerguelen.

Cette dernière expédition est sous le commandement du capitaine Ernest Mouchez. Pour la petite histoire, sachez que le futur Amiral Mouchez était le fils du perruquier officiel du roi d'Espagne Ferdinand VII...

Début Août, lors de la traversée du canal de Suez, premier pépin : le tube à mercure de l'un des instruments astronomiques explose sous l'effet de la chaleur épouvantable qui règne au fond des cales du bateau. Arrivés à l'île de la Réunion, Mouchez a la bonne idée d'y embarquer 6 pêcheurs malgaches qui vont le guider vers l'île Saint Paul. L'idée était bonne car lorsqu'ils arrivent en vue de l'île Saint Paul, c'est pour découvrir que l'entrée du chenal d'accès à la rade est en partie obstrué par l'épave d'un navire anglais qui était venu se perdre sur cet îlot désolé. Un grain se lève alors et Mouchez est obligé de fuir au large, le temps que la tempête s'apaise. Lorsqu'il revient, quelques jours plus tard, l'épave du navire anglais a disparu, disloquée par la violence des vagues. Grâce à ses pêcheurs malgaches, Mouchez parvient à se mettre à l'abri dans le lagon créé par le cratère de l'île Saint Paul. Car Saint Paul est une île volcanique, déchiquettée par d'anciennes éruptions, entourée de brumes. Sans compter les fréquents raz-de-marée !

Les conditions de vie sur l'île sont particulièrement difficiles, l'équipage s'abritant de son mieux dans les cabanes construites de leurs propres mains. Il pleut tous les jours... sauf les jours de forts coups de vent !!! Mouchez estime à 5 % ses chances de réussir son observation du transit de Vénus...

Néanmoins, en 5 semaines, Mouchez parvient tant bien que mal à installer tout son imposant matériel scientifique, ainsi que toute la logistique de l'expédition dont les 20 boeufs destinés à fournir de la viande fraîche... Un observatoire s'élève bientôt au milieu des galets de la plage.

A l'approche de la date du transit de Vénus, le 9 décembre 1874, la météo reste toujours aussi épouvantable. Le 7 décembre, il pleut et le baromètre dégringole encore. Les tempêtes succèdent aux tempêtes, l'une d'entre elle amenant sur la plage le cadavre d'un calmar géant. Mais les pêcheurs malgaches prédisent qu'en raison de la Nouvelle Lune, le temps va s'améliorer. Et de fait, le matin du 9 décembre, le Soleil brille au-dessus de l'île trempée par les averses. Le transit est alors observé dans de bonnes conditions, et 500 photographies peuvent être prises. Mission accomplie ! Quelques minutes après le dernier contact de Vénus avec le disque solaire, le ciel se couvre à nouveau et la pluie se remet à tomber à torrents. Le 25 décembre, toute l'expédition rend l'île Saint Paul à ses habitants de toujours : les manchots...

Seule trace du passage de Mouchez sur l'île Saint Paul : une plaque commémorative de pierre, laissée sur la plage.

A la suite de cette mémorable expédition, Mouchez recevra une belle médaille et sera nommé plus tard amiral

Mouchez deviendra en 1878 directeur de l'Observatoire de Paris, où il jouera un rôle majeur dans l'élaboration du premier atlas photographique du ciel. C'est de la collaboration internationale, nécessitée par la réalisation de cet atlas, que naîtra quelques années plus tard l'Union Astronomique Internationale

En l'honneur d'Ernest Mouchez, une rue du Havre porte son nom... ainsi qu'un cratère sur la Lune, au Nord de la Mer du Froid.

 

Si cette page vous a donné envie d'en savoir plus sur l'observation de Vénus, n'hésitez pas à consulter les liens ci-dessous :
Allez, bonne balade dans les nuages de la planète de la déesse de l'amour !

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