UN PEU DE VOCABULAIRE POUR COMMENCER...
Une météorite est une roche d'origine extraterrestre, trouvée
à la surface de notre planète. Tant que cette roche se balade dans
l'espace, on l'appelle météoroïde. Et lorsque cette
roche pénètre dans l'atmosphère la Terre, à
grande vitesse, les frottements subis par l'objet au contact de l'air
dégagent une chaleur intense, à l'origine d'un phénomène lumineux que
l'on nomme météore.
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des météores |
une météorite |
Les poussières extraterrestres les plus fines sont arrêtées par les plus
hautes couches de notre atmosphère et les météores correspondants ne durent
qu'une fraction de seconde : ce sont les étoiles filantes.
Les étoiles filantes peuvent apparaître de façon
isolées ou bien au contraire se regrouper en véritables
salves : on parle alors d'essaims d'étoiles filantes. Plusieurs
de ces essaims reviennent régulièrement dans le ciel tous
les ans. Pour connaître les dates des différents essaims
d'étoiles filantes visibles depuis la France, cliquez sur l'image
ci-dessous.
Un essaim d'étoiles filantes
Plus la masse d'une météorite est faible, plus le freinage
est important. Par contre, les roches plus importantes parviennent à
pénétrer plus profondément dans l'atmosphère, donnant des météores
plus spectaculaires, appelés bolides (fire-balls en anglais).
Certains de ces bolides sont tellement lumineux qu'ils ont pu être
vus en plein jour.
Et plusieurs personnes ont vu ces bolides de vraiment très près...
En cliquant sur la bagnole déglinguée ci-dessus, vous découvrirez
le film spectaculaire (973 Ko format mpg) de la désintégration
du bolide qui a atterri sur son capot !
Mais, pas d'affolement : en fait, moins de 500 pierres de la taille d'une
balle de tennis atteignent tous les ans la surface terrestre. L'immense
majorité des météorites se désintègrent
lors de leur chute avant de toucher le sol car elles sont généralement
assez fragiles, étant d'une nature plutôt poreuse. C'est
ainsi qu'on n'a pas retrouvé un seul débris de la grosse
météorite qui a dévasté la
Toungouska le 30 juin 1908. Par contre, pour ce qui est des dégâts...
UN PEU D'HISTOIRE POUR CONTINUER...
Dans l'Antiquité, on considérait les météorites comme des
messages du ciel. Le fer qu'elles contenaient était très
recherché, afin d'en faire des armes ou bien des bijoux. Il faut
attendre la chute en Alsace de la météorite d'Ensisheim,
en 1492, pour disposer de témoignages et de documents pas trop
fantaisistes. Deux théories s'affrontreront au cours des siècles
: celle pour laquelle les météorites ne sont que de simples
pierres frappées par la foudre, d'où le nom de "pierres de tonnerre" ou
"pierre de foudre" qu'on leur donnait au XVII° siècle. Une
autre théorie, qui comptait dans ses rangs Descartes, entrevoyait
un lien entre les météorites et les étoiles filantes.
Le débat sera tranché grâce au physicien allemand
Chladni, qui établira en 1794 le lien entre les météorites et leur origine
extra-terrestre. L'analyse chimique et minéralogique de plusieurs météorites,
réalisée par Howard et Bournon en 1802, viendront renforcer la thèse
de Chladni. Mais ce n'est que vers 1804, après la chute d'une météorite
sur le village de l'Aigle, que les travaux de Chladni seront enfin traduits
en français et il faudra attendre 1825 pour que les derniers sceptiques
rendent enfin les armes.
La présence de nombreux témoins, et leur assurance que la multitude de
pierres retrouvées à l'Aigle étaient bien tombées du ciel, poussa
les pouvoirs publics à faire la lumière sur cette affaire. C'est un jeune
physicien du nom de Biot qui fut envoyé sur les lieux, afin de procéder
à une enquête minutieuse. Ses conclusions, et les observations rapportées,
permirent de faire accepter l'origine extraterrestre des météorites et
de faire triompher la théorie de Chladni sur l'origine extra-terrestre
des météorites.
fragment de la météorite de l'Aigle
METEORITES ET CRATERES
Seules, les très grosses météorites sont suffisamment peu ralenties lorsqu'elles
traversent 1'atmosphère : elles conservent alors pratiquement leur vitesse
initiale (en général de l'ordre de 15 à 20 km/s). Le choc au sol, d'une
extrême violence, conduit à la formation d'un cratère d'impact.
le "meteor crater" en Arizona
Le plus grand connu sur la Terre, de quelque 200 km de diamètre, est
celui de Chicxulub, au Mexique. Il résulte de l'impact d'une météorite
de 10 km environ de diamètre, il y a 65 millions d'années. Cet événement
coïncida avec la disparition de nombreuses espèces vivantes, dont les
dinosaures.
Mais la plupart des cratères d'impact passent inaperçus car ils sont recouverts depuis longtemps par la végétation
qui les camoufle. Ils peuvent également être ensevelis sous le sable,
noyés dans un lac ou par la mer. Sur les 1600 impacts découverts
à la surface du globe terrestre, seuls 13 ont été
authentifiés comme étant consécutifs à la chute d'une météorite.
140 autres sites le sont très probablement, suite à la découverte de signatures
chimiques et minéralogiques typiques d'impacts à grande vitesse, mais
aucune trace météoritique n'a encore été trouvée auprès de ces cratères.
Parfois, pour des raisons encore mal expliquées, une
météorite peut aussi être découverte isolément, sans cratère d'impact
alentour. C'est le cas de la météorite la plus lourde découverte
à ce jour : à demi enterrée au milieu de la savane
de Namibie, cette météorite, baptisée Hoba, pèse
plus de 55 tonnes !!!
COMMENT RECONNAITRE UNE METEORITE TOMBEE DANS
VOTRE JARDIN ?
Le détail le plus frappant d'une météorite est son
poids : trop lourde ou au contraire trop légère comparativement
à une roche terrestre normale. Une météorite ferreuse, ou sidérite,
est bien souvent 2 à 3 fois plus lourde que les roches terrestres de même
taille, tandis que les météorites rocheuses ou pierreuses, appelées lithoïdes,
n'atteignent que la moitié de la densité des roches terrestres de même
gabarit. La surface d'une météorite est assez lisse et peu détaillée mais
présente souvent des lignes, des sillons, des dépressions superficielles
et des cavités profondes. Un détail caractéristique des sidérites sont
les dépressions superficielles connues sont le vocable d'empreintes digitales,
car elles ressemblent à l'empreinte des doigts dans de la pâte molle.
Celles qui sont tombées récemment peuvent présenter
une croûte boursouflée et de minuscules petits trous à sa surface
(appelées chondrules superficielles) qui témoignent des effets
de la friction atmosphérique.
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météorite Sikfrech |
météorite de Willamette |
En apparence cette croûte ressemble à de la cendre
noire et est appelée la "croûte de fusion". Son
épaisseur ne dépasse pas en général quelques dixièmes de millimètre. L'intérieur
de la météorite reste intact.
Cependant, les intempéries modifient rapidement l'aspect typique de la croûte de fusion, lui donnant
bientôt une coloration brune banale qui peut même disparaître complètement
avec l'âge.
LES BONS COINS POUR ALLER A LA PECHE AUX METEORITES
Le désert est un excellent endroit pour découvrir des météorites
: elles forment des taches noires à la surface du sable, qui se
voient de loin.
météorite découverte à Omans
Mais le paradis incontesté des chasseurs de météorties
est l'Antarctique ! Dans cet environnement froid et sec, la croûte de
fusion et la météorite se conservent extrêmement bien sur de très longues
périodes. De plus, il est très facile d'apercevoir des roches noires sur
la glace, d'autant que celle-ci, au cours de sa progression vers la surface
du glacier, perd les bulles d'air qui lui conférait sa couleur laiteuse
et se pare d'un bleu splendide.
Autre avantage de l'Antarctique : lorsqu'une météorite s'écrase sur
ses étendues glacées, elle est rapidement prisonnière d'un glacier, dont
la masse mouvante progresse lentement vers la mer. Au cours de sa lente
progression, le glacier peut être bloqué par le sommet d'une montagne
émergeant de la calotte glaciaire ou des pentes rocheuses. Les vents très
violents qui agitent l'antarctique commencent alors à décaper la glace,
faisant progressivement émerger les météorites à
l'air libre. Par le jeu des migrations des glaciers, des météorites disséminées
sur tout l'antarctique peuvent ainsi être regroupées dans des zones bien
précises : de véritables champs de météorites
s'offrent alors aux explorateurs pas trop frileux.
L'ORIGINE DES METEORITES :
Grâce à l'analyse isotopique, les scientifiques savent que certaines météorites récoltées sur Terre ont
séjourné plusieurs millions d'années dans un astre hôte avant d'être
éjectées dans l'espace à la suite d'un impact plus
violent que les autres. A la suite de cet impact, les météorites
sont restées à dériver dans l'espace pendant plusieurs
millions d'années avant d'être capturées par l'attraction
gravitationnelle de la Terre sur laquelle elles sont venues s'écraser.
En comparant certaines météorites avec les échantillons
de roches lunaires ramenés par les missions Apollo
entre 1969 et 1972, on a désormais la certitude que
14 des plus grosses météorites connues sont
des morceaux de la Lune.
Photo ASCT-astronomie / Ph Ledoux
De même, 29 autres météorites proviennent très probablement
de Mars dont l'une d'entre elle est tombée en France, où
sa chute a réveillé en fanfare les habitants de Chassigny,
le 3 octobre 1815. La météorite ALH84001 au sein de laquelle
la NASA a cru pendant quelque temps, à tort, déceler des
traces de vie fossile, proviendrait également de Mars.
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la météorite de Chassigny |
ALH84001 |
La planète Mars / Photo MGS / NASA
Mais l'immense majorité des milliers d'autres
météorites recueillies à travers le monde sont probablement des éclats d'astéroïdes
L'astéroïde IDA / photo EROS / NASA
Quelques météorites sont quelquefois
issues également de comètes mais ceci est infiniment plus rare.
Par contre, les plus belles pluies d'étoiles filantes sont généralement
issues de comètes. Pour en savoir plus sur ces essaims d'étoiles
filantes, cliquez sur la photo ci-dessous.
La comète Hale-Bopp / Photo ASCT-astronomie /
Critot |