En juin, les nuits normandes sont courtes, très courtes.
Et il n'y a pas de nuit vraiment noire avant la mi-juillet. Inversement,
en hiver, la nuit tombe très tôt et est très
sombre.
Ce phénomène a bien évidemment une incidence
sur la qualité de vos observations astronomiques : en l'absence
de nuit noire, peu de chance que soient couronnées de succès
vos chasses aux galaxies lointaines et aux nébuleuses les
plus pâles.
Pourquoi les nuits ne sont-elles pas pas toujours aussi noires
? Plusieurs raisons à celà : tout d'abord, la présence
de la Lune. Une belle Pleine Lune, bien lumineuse, bien éclatante,
voilà qui réduit à peu de choses la vision
d'une galaxie dans votre télescope...
Autre cause : les saisons. Car si la hauteur du Soleil au-dessus
de l'horizon varie au fil des saisons, sa hauteur SOUS l'horizon,
lorsqu'il est couché, varie également, ainsi que vous
le montre le petit schéma ci-dessous. En hiver, le Soleil
plonge profondément sous l'horizon : la nuit en est beaucoup
plus sombre. En été, par contre, le Soleil ne descend
jamais bien bas sous l'horizon et sa lumière parvient encore
à diffuser dans le ciel et à l'éclairer faiblement
: pas de nuit noire.
La trajectoire apparente du Soleil dans le ciel au fil des saisons
Ce phénomène est d'autant plus marqué que
vous habiterez à une haute latitude, située près
du pôle. D'ailleurs, au-delà du cercle polaire, en
été, le Soleil ne se couchera même plus : c'est
le célèbre "Soleil de minuit", où
l'on voit le Soleil descendre, frôler l'horizon à minuit
puis remonter dans le ciel pour une nouvelle journée.
Si vous pouviez observer la Terre depuis l'espace, vous constateriez
rapidement que la durée du jour et de la nuit n'est pas la
même partout sur notre globe.
Et l'été, les territoires situés à
proximité du pôle nord ne sont jamais plongés
dans la nuit.
L'hiver, le phénomène s'inverse :
La cause de ce phénomène est toute bête et
tient à l'angle de 23°26' que fait l'axe de la Terre
par rapport à la verticale.
A cause de cette inclinaison, selon la saison, la Terre ne présente
pas toujours le même hémisphère vers le Soleil.
C'est également cette inclinaison de l'axe de la Terre qui
explique les différences de hauteur du Soleil dans le ciel
selon les saisons.
L'angle des rayons du Soleil par rapport à l'horizon varie
selon les saisons
Coincées entre Pleine Lune et saisons, nos nuits n'ont donc
jamais la même noirceur. Chaque mois, les revues d'astronomie
ainsi que les principaux logiciels disponibles sur le marché
fournissent généralement des indications sur les nuits
les plus propices à l'observation des étoiles. Prenons
pour exemple l'excellent "guide
du ciel" de Guillaume Cannat, publié chaque année
chez Nathan : vous y trouverez des graphiques qui vous permettront
d'apprécier d'un bref coup d'oeil quelles seront les meilleures
nuits pour l'observation du ciel profond. Pour observer nébuleuses
et galaxies dans des conditions optimales, il convient en effet
d'attendre la fin du crépuscule et de choisir une nuit ou une portion
de nuit sans Lune (tout en s'éloignant le plus possible des
lampadaires des villes et autres sources de lumière parasite). Ces
graphiques tiennent compte de ces deux facteurs et vous indiquent
pour chaque nuit le nombre d'heures sans Lune comprises entre la
fin du crépuscule du soir et le début de celui du matin, le tout
pour 35° de latitude sud (en bleu clair), 40° (en jaune)
et 50° (en bleu foncé) de latitude nord. La longueur de chaque
barre vous renseigne sur la durée de la nuit noire dans la nuit
allant de ce jour au lendemain.
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Mois de juin 2003
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Mois de décembre 2003
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Exemple : dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 juin, il y aura
un peu moins de 7 heures de nuit noire à 35° sud, 2 heures à
40° nord et il n'y en aura pas du tout à 50° nord (pour
mémoire, Toussaint et Fécamp sont situées à
49°44' de latitude nord ...). La courbe bleue donne en outre
le pourcentage de la phase lunaire pour chaque jour, de la Nouvelle
Lune (0 %) à la Pleine Lune (100%). Le chiffre imprimé à droite
est la durée en minutes du crépuscule à 45° nord. Les
numéros des semaines dans l'année sont indiqués en arrière-plan.
Les dates des vendredis et des samedis, c'est-à-dire les nuits du
vendredi au samedi et du samedi au dimanche, sont imprimées en jaune
: elles vous signalent les meilleurs week-ends pour partir déambuler
entre les galaxies... en pouvant faire la grasse matinée
le lendemain ! Merci bien M'sieu' Cannat !
Et si, ce mois-ci, vous n'avez pas de nuit noire, vous pourrez
quand même pratiquer l'astronomie : si les nébuleuses
et les galaxies sont inaccessibles, par contre, le ciel reste riche
d'objets suffisamment lumineux pour être observés même
en plein mois de Juin. Rattrapez-vous sur la Lune, les planètes,
les étoiles doubles et les
amas globulaires d'étoiles. |
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