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LES DIAMANTS DE L'ETE

En juin, les nuits normandes sont courtes, très courtes. Et il n'y a pas de nuit vraiment noire avant la mi-juillet. On pourrait croire que, dans ces conditions, l'observation des objets du ciel profond ne devienne quasiment impossible. Si celà est vrai pour les lointaines galaxies et les pâles nébuleuses, par contre certains astres restent suffisamment lumineux pour être observés : les amas globulaires d'étoiles, véritables diamants de l'été.

M75 Photo NOAO

Coup de chance : c'est justement en été que brille l'écrasante majorité (pas moins de 25 !) des amas globulaires recensés dans notre galaxie, la Voie Lactée. Ce qui est logique lorsqu'on sait que les amas globulaires sont des amas d'étoiles situés de part et d'autre du bulbe central de notre galaxie et que c'est en été que l'on peut voir le centre de celle-ci, dans la direction de la constellation du Sagittaire.

Les amas globulaires de la Voie Lactée

La Voie Lactée dans le ciel de l'été

Les amas globulaires sont des amas d'étoiles très denses, contenant des centaines de milliers d'étoiles rassemblées par la force de gravitation en une boule compacte. Ce sont des objets extrêmement anciens, d'environ 15 milliards d'années : ce sont des vestiges de la formation de notre galaxie. Formés par conséquent d'étoiles très vieilles, peut-être même des étoiles de la première génération qui s'est constituée juste après le Big Bang, ces amas sont des objets très importants pour les astrophysiciens qui essaient d'y percer les secrets de l'enfance de notre univers.

Des plus denses aux plus compacts, l' astronome Shapley et ses successeurs distinguent 12 classes d'amas globulaires, soigneusement répertoriés en fonction de l'augmentation du nombre d'étoiles au fur et à mesure que l'on s'approche de leur centre.

Classe I à IV
amas très denses, au centre très compact, difficile à résoudre en étoiles avec un télescope d'amateur
Classe V à VIII
amas assez denses, avec un gradient de luminosité visible au télescope depuis la périphérie de l'amas vers le centre
Classe IX à XII
amas avec peu ou pas de condensation centrale, des étoiles assez dispersées, et un éclat homogène au télescope

Les amas de la classe I ont une telle quantité d'étoiles en leur coeur qu'il est souvent impossible de toutes les isoler au télescope. A l'inverse, les amas de classe XII ne possèdent pas la moindre condensation centrale et ils peuvent être entièrement résolus depuis leur périphérie jusqu'à leur centre même avec un petit télescope.

Bien évidemment, vous ne pourrez résoudre ce dernier type d'amas globulaires jusqu'au coeur que s'ils sont assez brillants. Car si la classe de l'amas conditionne le nombre d'étoiles que votre télescope vous dévoilera, la magnitude joue bien évidemment un rôle dans la qualité de vos observations.

Outre la magnitude, il vous faudra aussi tenir compte de la turbulence de l'atmosphère terrestre : elle transforme rapidement le délicat scintillement des étoiles des amas globulaires en un brouillard diffus. Entre pouvoir de résolution de votre instrument et turbulences, l'astronome amateur doit savoir louvoyer. Le choix du grossissement a ainsi son importance dans la réussite de vos observations : un oculaire donnant un grossissement de 1,5 à 2 fois le diamètre de votre télescope, exprimé en millimètres, est une règle sage si vous voulez résoudre en étoiles le coeur d'un amas globulaire sans être trop gêné par la turbulence. Par exemple, avec un télescope de 200 mm de diamètre, optez pour un grossissement entre 300 x et 400 x. Rappel : le grossissement se calcule en divisant la focale F de l'objectif de votre télescope par la focale f de votre oculaire. Avec un télescope de 2000 mm de focale, choisissez alors un oculaire de 6,4 mm de focale (G = F/f = 2000/6,4 =312,50) pour observer les amas globulaires de l'été.

Spectaculaires, les amas globulaires ne se livrent ainsi pleinement qu'aux observateurs attentifs et méticuleux. Pour vous guider parmi ces diamants de l'été, nous avons repris un itinéraire publié par la revue "ciel et espace" de juin 2003, dans un article d'Emmanuel Beaudoin : première étape, Messier 55, un amas globulaire de classe XI, suffisamment dispersé pour être accessible à des petits télescopes de 115 mm de diamètre.

M55, une beauté méconnue

Rares sont les amas de cette classe aussi brillants (magnitude visuelle 6,3). Pourtant, M55 reste peu connu des amateurs car, sous nos latitudes fécampoises, il ne culmine jamais à plus de 10° de hauteur au-dessus de l'horizon. Ainsi, à la fin juillet, vers 0 h 30 TU, observez-le à moins de 10° de l'horizon sud.

L'absorption atmosphérique, combinée à la turbulence, conduit souvent à nous voiler sa beauté. Et quelle beauté ! Avec un télescope de type 115/900, armé d'un grossissement de 100 x, une nuit bien stable permet de résoudre cet amas de classe XI en de nombreuses étoiles faibles, inégalement réparties sur toute sa surface. Lorsque les conditions atmosphériques sont moins favorables, l'amas devient plutôt granuleux. Le spectacle est assuré dans un instrument de plus de 150 mm de diamètre.

M55 Photo NOAO

En l'absence de tout gradient de luminosité entre le centre et les bords, M55 ressemble, avec un grossissement de seulement 100 x, à un amas ouvert d'une richesse indescriptible. S'il était situé beaucoup plus haut dans le ciel, M55 serait incontestablement une vedette du ciel d'été.

M4, le plus proche

Deuxième étape de notre balade dans les amas globulaires du ciel d'été : M4, qui n'est cependant guère mieux situé que M55 dans le ciel d'Europe, puisqu'il ne culmine que 5° plus haut. Pourtant, avec le record de l'amas globulaire le plus proche (situé à seulement 6500 années-lumière de la Terre), il affiche d'emblée de sérieux atouts pour l'observation. Cette proximité, combinée à son caractère peu dense (classe IX), promet un bien joli spectacle pour les amateurs modestement équipés : un instrument de 100 mm de diamètre permet déjà de distinguer plusieurs dizaines d'étoiles dispersées, même à faible grossissement.

M4 - Photo Pedro Ré, tirée du CD-Rom astrothèque 2000

M4 est par ailleurs très facile à trouver, à un peu plus de 1° à l'ouest d'Antarès, la principale étoile de la constellation du Scorpion.

Finalement assez épars, M4 est parfaitement résolu en étoiles dans un télescope de 150 mm de diamètre ou plus, avec seulement 50 x de grossissement.

M4 Photo NOAO

Les possesseurs de gros télescopes préféreront peut-être se frotter à son petit voisin, NGC6144, un amas globulaire de classe XI beaucoup moins lumineux. L'éblouissante Antarès, située à seulement 4° d'arc de NGC6144, au sud-est, doit impérativement être sortie du champ de l'oculaire. Même dans ces conditions, gare aux reflets parasites ! Lorsque l'atmosphère le permet, quelques étoiles apparaissent sur la surface de ce petit amas globulaire avec un instrument de 250 mm d'ouverture.

M3, même aux jumelles

Pour les amateurs équipés d'un télescope de moyenne ouverture, les choses commencent à se compliquer avec cet amas globulaire de classe VI. M3 est bien visible au chercheur et aux jumelles, à mi-chemin entre les constellations du Bouvier et de la Chevelure de Bérénice, où son aspect diffus contraste avec une étoile voisine de même luminosité.

M3 commence à dévoiler quelques étoiles sur son pourtour dans des instruments de 100 mm. Avec un grossissement de 200 x, un télescope de 200 mm de diamètre permet de distinguer de nombreuses étoiles supplémentaires, autour d'un noyau très dense. Pour s'attaquer à ce dernier, mieux vaut tabler sur un grossissement d'au moins 300 x... et une nuit très stable.

M3 Photo NOAO

Dans ces conditions, il sera intéressant de faire basculer votre instrument 6°plus à l'est, à la rencontre de NGC 5466, un voisin de M3 bien plus faible et dispersé (classe XII). Peut-être arriverez-vous alors à reconnaître sa structure granuleuse ? Un défi intéressant pour les instruments de 200 à 250 mm d'ouverture.

M13, le plus beau

Perceptible à l'oeil nu, comme une petite tache floue située aux deux tiers du segment de droite qui unit les étoiles Dzêta et Éta de la constellation d'Hercule, M13, le grand amas d'Hercule, est sans doute le plus célèbre représentant des amas globulaires... Et le plus beau du ciel boréal.

Pourtant, résoudre cette grappe compacte de centaines de milliers d'étoiles n'est pas une mince affaire. Et, comme pour M3, les petits instruments ne sont guère à la fête. Dans un télescope de type 115/900, avec un grossissement de 100 x, une trentaine d'étoiles se partagent la périphérie d'une grosse boule neigeuse diffuse.

M13 - Photo Pedro Ré, tirée du CD-Rom astrothèque 2000

Le spectacle prend une ampleur considérable dans un instrument d'au moins 150 mm de diamètre, où d'innombrables diamants parsèment toute la surface de cet extraordinaire écrin céleste. Certains groupes d'étoiles présentent de magnifiques alignements, comme de multiples tentacules qui semblent s'échapper du coeur de l'amas... Les possesseurs d'optique de diamètre supérieur à 200 mm verront en M 13 l'une des cibles les plus impressionnantes du ciel.

M13 Photo NOAO

M15, un coeur difficile à percer

En passant à des amas globulaires de classe inférieure à V, mieux vaut savoir à quoi vous attendre : conquérir, juste à la limite du pouvoir de résolution de votre télescope, le coeur de ces amas compacts relève de la gageure ! En juin, en milieu de nuit, la constellation de Pégase s'élève à 25° au-dessus de l'horizon est.

À la pointe de cette belle constellation, une petite tache floue luit dans les chercheurs et les jumelles, non loin d'étoiles brillantes : c'est M15. Quelques étoiles se détachent à la périphérie de l'amas dans des instruments de 100 à 150 mm d'ouverture. Son centre est aussi petit et brillant que difficile à résoudre en étoiles.

M15 - Photo Pedro Ré, tirée du CD-Rom astrothèque 2000

Dans un télescope de 250 mm, le nombre d'étoiles augmente autour du noyau de plus en plus minuscule. Mais ce dernier, tout au mieux légèrement granuleux, est encore loin de dévoiler clairement tous ses soleils. Pour y parvenir, vous devrez vous tourner vers des miroirs de 350 mm de diamètre et des grossissements d'au moins 400 x.

M15 Photo NOAO

Avec de telles optiques, M15 vous réservera peut- être une surprise d'un autre genre : une nébuleuse planétaire (répertoriée, selon les catalogues, sous les numéros Pease 1, PK65-271, ou Kuster 648) se dissimule près du centre, à moins de 30" d'arc vers le nord. Pour distinguer cet astre quasi ponctuel (3" d'arc !), aussi faible que la majorité des étoiles parmi lesquelles il se cache (magnitude 13), une solide expérience de l'observation n'est pas superflue... Une astuce consiste à interposer un filtre de type OIII devant l'oculaire : toutes les étoiles sembleront s'éteindre... mais pas la nébuleuse !

Ici s'achève notre balade initiatique dans les amas globulaires de l'été. Mais si vous souhaitez découvrir les autres principaux objets du ciel profond de l'été, n'hésitez pas à revisiter notre dossier sur les constellations de l'été.

 

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